Coordination de ARICY CURVELLO
GONÇALVES DIAS
(1823-1864)
CANÇÃO DO EXÍLIO
Minha terra tem palmeiras,
Onde canta o sabiá;
As aves que aqui gorjeiam,
Não gorjeiam como lá.
Nosso céu tem mais estrelas,
Nossas várzeas têm mais mais flores,
Nossos bosques têm mais vida,
Nossa vida mais amores.
Em cismar, sozinho à noite,
Mais prazer encontro eu lá;
Minha terra tem palmeiras,
Onde canta o sabiá.
Minha terra tem primores,
Que tais não encontro eu cá;
Em cismar ¾ sozinho, à noite ¾
Mais prazer encontro eu lá;
Minha terra tem palmeiras
Onde canta o sabiá.
Não prmita Deus que eu morra,
Sem que eu volte para lá;
Sem que desfrute os primores
Que não encontro por cá;
Sem qu’ inda aviste as palmeiras,
Onde canta o sabiá.
(Coimbra, julho 1843)
CHANSON DE L’ EXIL
Il est des palmiers en mon pays
Où chante le sabiá;
Les oiseaux ne chantent pas ici
Comme ils chantent chez moi.
Notre ciel a plus d’ étoiles
Plus de fleurs ont nos vals
Nos bois ont plus de vie
Notre vie plus d’amour aussi.
En y songeant, seul, la nuit,
J’ ai plus d’aise chez moi;
Il est des palmiers en mon pays
Où chante le sabiá.
Il est des charmes en mon pays
Comme je n’en trouve pas ici;
En y songeant ¾ seul, la nuit ¾
J’ ai plus d’ aise chez moi;
Il est des palmiers en mon pays,
Où chante il sabiá.
À Dieu ne plaise que je meure
Sans être retourné là-bas;
Sans avoir retrouvé les douceurs
Qu’ ici je ne trouve pas;
Sans avoir revu mes palmiers
Où chante il sabiá.
( Coimbra, juillet 1843)
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SE QUERES QUE EU SONHE
Tu queres que eu sonhe ! ¾ que ao menos dormido
Conheça alegrias, desfrute prazeres,
Que nunca provei.
Que ao menos nas asas de um sonho mentido
Perdido ¾ arroubado, também diga: amei !
Tu queres que eu sonhe ! ¾ não sabes que a vida
Me corre penosa, ¾ que amarga por vezes
A própria ilusão !
No pálido riso duma alma afligida,
Qu’ invida ¾ ser leda, que dores não vão !
Se o pranto, que os olhos cansados inflama,
Nos olhos de estranhos simpático brilha,
Mais agro penar
Do triste o sorriso nos peitos derrama,
Se a chama ¾ revela, que almeja ocultar.
Sonhando, percebo na mente agitada
Um mar sem limites, areias fundidas
Aos raios do sol;
E um marco não vejo perdido na estrada
Cansada, ¾ não vejo longínquo farol !
E queres qu’ eu sonhe ! ¾ Nas águas revoltas
O nauta, ludíbrio d’ horrenda procela,
Se pode dormir,
As vagas cruzadas, em sustos envoltas,
Às soltas ¾ escuta raivosas bramir.
Talvez porém sonha que as ondas mendaces
O levam domadas à terra querida,
Qu’ entrou em seus lares ! ...
E triste desperta, que os ventos fugaces
Nas faces ¾ a espuma lhe atiram dos mares.
Se queres que eu sonhe, ¾ que alguma alegria
Dormindo conheça, ¾ que frua prazeres
Dum plácido amor;
Vem tu como estrela da noite sombria,
Que enfia ¾ seus raios das selvas no horror,
Brilhar nos meus sonhos.— Então, sossegado,
Cismando prazeres, que n’ alma s’ entranham,
Dum riso dos teus
Coberto o meu rosto, — fugira o meu fado
Quebrado — aos encantos de um anjo dos céus.
Vem junto ao meu leito, quando eu for dormido,
Que eu sinta os perfumes que exalas passando;
Não sofro — direi:
E ao menos nas asas de um sonho mentido,
Perdido — arroubado, talvez diga: — amei ! —
SI TU VEUX QUE JE RÊVE
Tu veux que je revê ! Mais qu’ au moins dans le sommeil
Je connaisse joies, volutptés, merveilles
Jamais éprouvées;
Qu’ au moins sur les ailes d’ um songe mensonger
Éperdu, ravi, je puísse dire aussi : j’ ai aimé !
Tu veux que je rêve ! Mais sais-tu combien m’ exaspère
L ‘ existence, combien parfois m’ est amère
Même la chimère !
Dans le pâle sourire d’ une âme desolée,
Qui voudrait être gaie, que de douleurs cachées !
Si les pleurs qui brûlent les yeux fatigués
Ont quelque grâce à des yeux étrangers,
Pour le sourire forcé
Les coeurs épanchent plus de pitié
S’ il trahit la flamme qu’ il désirait voiler.
En rêve je vois dans la fièvre de mon esprit
Aux rayons du soleil des sables abolis,
Une mer sans fin;
Nulle trace perdue je ne vois sur le chemin
Fatiguié, et je ne vois pas le phare lointain !
Et tu veux que je rêve ! Dans les flots en furie
Le marin, par l’ effroyable tempête assailli,
S’ il parvient à dormir,
Déchaînant l’ effroi il entend rugir
Les vagues croisées, enragées, sans répit.
Mais il rêve peut-être que les vagues ont la fourberie
De le conduire, domptées, em sa terre chérie,
Et qu’ il rentre chez lui !...
Et triste il se réveille, car les vents amers
Au visage lui jettent l’ écume des mers.
Si tu veux que je rêve, qu’ il me soit possible
D’ y goûter quelque joie: qu’ un amour paisible
Me soit un plaisir loisible;
Viens ! Comme l’ étoile de la nuit ténébreuse
Qui pénètre de ses rayons les forêts monstrueuses,
Viens briller dans mes rêves ! Alors, apaisé enfin,
L’ âme emplie par des songes de plaisir
Et par um de tes sourires
Le visage inondé, ma fatalité prendra fin,
Rompue par les charmes d’ un ange divin.
Viens près de mon lit, et quand je dormirai
Que je sente les parfums qui s’ exhalent de toi;
Je dirai: je ne souffre pas.
Et qu’ au moins sur les ailes d’ un songe mensonger
Éperdu, ravi, je puisse dire : j’ ai aimé !
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O CANTO DO TAMOIO
(Natalícia)
I
Não chores, meu filho:
Nâo chores, que a vida
É luta renhida:
Viver é lutar.
A vida é combate,
Que aos fracos abate,
Que os fortes, os bravos,
Só pode exaltar.
II
Um dia vivemos!
O homem que é forte
Não teme da morte;
Só teme fugir;
No arco que entesa
Tem certa uma presa,
Quer seja tapuia,
Condor ou tapir.
III
O forte, o cobarde
Seus feitos inveja
De o ver na peleja
Garboso e feroz;
E os tímidos velhos
Nos graves conselhos,
Curvadas as frontes,
Escutam-lhe a voz !
IV
Domina, se vive;
Se morre, descansa
Dos seus na lembrança,
Na voz do porvir.
Não cures da vida !
Sê bravo, sê forte !
Não fujas da morte,
Que a morte há de vir !
( ,,,,,,,,, )
CHANSON DU TAMOIO
(Chanson natale)
I
Ne pleure pas, mon fils;
Ne pleure pas, la vie
Est lutte sans merci :
Vivre c’est lutter.
La vie est combat,
Les faibles elle abat,
Mais les braves, les forts,
Elle les grandit encore.
II
Vivre un jour et partir !
L’ homme quand il es fort
Ne craint pas la mort;
Il ne craint que de fuir;
Quand il vise sa proie
Il la tient dejà,
Qu’elle soit tapuia,
Condor ou tapir.
III
Du fort, le couard
Envie les exploits
À le voir au combat
Féroce, intrépide;
Et les vieillards timides
Dans les graves assemblées,
Le front incliné,
Écoutent sa voix !
IV
Il domine autant qu’ il vit;
Mort, il se mantient
Dans la mémoire des siens,
Dans la voix de l’ avenir.
N’ aie cure de la vie !
Sois brave, sois fort !
Ne fuis pas la mort,
Puisqu’ elle doit venir.
( ..............)
( Poemas retirados da obra bilíngüe ”Anthologie de la poésie romantique brésilienne” {Paris: Eulina Pacheco/ Éditions UNESCO,2002},cujos poemas foram escolhidos por Izabel Patriota P. Carneiro e apresentados por Didier Lamaison. Os poemas de Gonçalves Dias foram traduzidos por Didier Lamaison.)
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