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Sobre Antonio Miranda
 
 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POÉSIE BRÉSILIENNE EN FRANÇAIS
Coordination de ARICY CURVELLO 

CARLOS DRUMMOND DE ANDRADE

CARLOS DRUMMOND DE ANDRADE

Poemas traduzidos ao Francês, retirados do livro: “La Rose du Peuple: la poésie de Carlos Drummond de Andrade”, de Dionysio Toledo, Wander Melo Miranda, Celso Libânio (coordenadores). Belo Horizonte: Edições Margens/Márgenes; Editora da Universidade Federal de Minas Gerais, 2005, 1a. e única edição. Com apoio da Faculdad de Humanidades/Universidad Nacional de Mar del Plata (Argentina); Facultad de Filosofia y Letras/ Universidad de Buenos Aires (Argentina); Universidade Federal da Bahia (Brasil); Dipartimento di Studi Filologici, Linguistici e Letterari/ Università degli Studi di Roma Tor Vergata, Roma (Itália). 

 

 

CARLOS DRUMMOND DE ANDRADE. — Né à Itabira (Minas Geraes) en 1902.

Tout comme Murilo Mendes, Carlos Drummond de Andrade se fit remarquer à ses débuts par une verve sarcastique d'où se dégageait un lyrisme très pur. S'il devint par la suite moins mordant, moins sati¬rique, son œuvre suffit à le ranger parmi les grands poètes brésiliens de notre temps. Il fit ses études à Nova Friburgo et à Belo Horizonte où il devint pharmacien.

Jusqu'en 1934, il vécut à Itabira et à Belo Horizonte et ne s'établit à Rio de Janeiro que lorsqu'il y fut appelé comme chef de cabinet au ministère de l'Education nationale. On lui doit de très nombreuses initiatives pour la diffusion de la culture, entre autres son appui lors de la fondation d'un théâtre populaire en 1935.

A partir de 1937, ses tendances avancées s'accentuèrent et l'amenèrent à assurer pour un temps le secrétariat d'un grand quotidien de gauche à Rio de Janeiro.

 

Bibliographie : Alguma poesia, 1930; Brejo das Almas, 1934; Sentimento do Mundo, 1940; José, 1942; Poesias, 1942; A Rosa do povo, 1945; Poesia até agora, 1948; Claro enigma, 1952; Viola de bolso, 1952; Fazendeiro do Ar, 1953; Obra completa, 1964.

 

CARLOS DUMMOND DE ANDRADE  en

 

PORTUGUÊS – ESPAÑOL >
http://www.antoniomiranda.com.br/Brasilsempre/carlos_drummond_andrade.html
INGLÊS – ENGLISH >
http://www.antoniomiranda.com.br/poesia_ingles/carlos_drummond_de_andrade.html
ITALIANO >
http://www.antoniomiranda.com.br/poesia_italiano/carlos_drummond_de_andrade.html

 

 

EM PORTUGUÊS  /  EN FRANÇAIS
 

 

Os mortos de sobrecasaca

 

Havia a um canto da sala um álbum de fotografias intoleráveis,

alto de muitos metros e velho de infinitos minutos,

em que todos se debruçavam

na alegria de zombar dos mortos de sobrecasaca.

 

 

Um verme principiou a roer as sobrecasacas indiferentes

e roeu as páginas, as dedicatórias e mesmo a poeira dos retratos.

Só não roeu o imortal soluço de vida que rebentava

que rebentava daquelas páginas.

 

 

Oficina irritada

 

Eu quero escrever um soneto duro

como poeta algum ousara escrever.

Eu quero pintar  um soneto escuro,

seco, abafado, difícil de ler.

 

Quero que o meu soneto, no futuro,

não desperte em ninguém nenhum prazer.

E que no seu maligno ar imaturo,

ao mesmo tempo saiba ser, não ser.

 

Este meu verbo antipático e impuro

há de pungir, há de fazer sofrer,

tendão de Vênus sob o pedicuro.

 

Ninguém o lembrará: tiro no muro,

cão mijando no caos, enquanto Arcturo,

claro enigma, se deixa surpreender.

 

 

Documentário

 

No Hotel dos Viajantes se hospeda

incógnito.

Já não é ele, é um mais-tarde

sem direito de usar a semelhança.

Não sai para rever , sai para ver

o tempo futuro

que secou as esponjeiras

e ergueu pirâmides de ferro em pó

onde uma serra, um clã, um menino,

literalmente desapareceram

e surgem equipamentos eletrônicos.

Está filmando

seu depois.

O perfil de pedra

sem eco.

Os sobrados sem linguagem.

O pensamento descarnado.

A nova humanidade deslizando

isenta de raízes.

Entre códigos vindouros

a  nebulosa de letras

indecifráveis nas escolas:

seu nome familiar

é um chiar de rato

sem paiol

na nitidez do cenário

solunar.

Tudo registra em preto-e-branco

afasta o adjetivo da cor

a cançoneta da memória

o enternecimento disponível na maleta.

A câmera

olha muito olha mais

e capta

a inexistência abismal

definitiva/infinita. 

 

Poesia 

Gastei uma hora pensando um verso

que a pena não quer escrever,  

no entanto ele está cá dentro

inquieto, vivo.

Ele está cá dentro

e não quer sair.      

Mas a poesia deste momento

Inunda minha vida inteira.

 

POEMA QUE ACONTECEU   

Nenhum desejo neste domingo

nenhum problema nesta vida

o mundo parou de repente

os homens ficaram calados     

domingo sem fim nem começo.

A mão que escreve este poema

não sabe que está escrevendo

mas é possível que se soubesse

nem ligasse.

 

 

SEGREDO

 

A poesia  é incomunicável.  

Fique torto no seu canto.

Não ame.

 

Ouço dizer que há tiroteio

ao alcance de nosso corpo.  

E´ a revolução? o amor? 

Não diga nada.

 

Tudo é possível, só eu impossível.

O mar transborda  de peixes. 

Há homens que andam no mar

como se andassem na rua.

Não conte.

 

Suponha que um anjo de fogo

varresse a face da terra

e os homens sacrificados

pedissem perdão.

Não peça.

 


EN FRANÇAIS

 

 

Les morts en redingote

 

             (Trad. Ilda Mendes dos Santos)

Il y avait dans un coin du salon un album de photographies insupportables,

haut de plusieurs mètres et agé de minutes infinies,

sur lequel tous se penchaient 

dans la joie de se moquer des morts en rendigote.

 

 

Un vers a commencé a ronger les rendigotes indifférentes

et il a rongé les pages, les dédicaces et même la poussière des portraits.

Une seule chose il n’a pu ronger, l’ immortel sanglot de vie qui jaillissait

qui jaillissait de ces pages.

 

 

 Chantier irrité

 

        ( Trad. Ilda Mendes dos Santos)

 

 

Je veux composer um sonnet dur

comme jamais um poète n’oserait l’ écrire.

Je veux peindre um sonnet obscur,

séc, etouffé, difficile à lire,

 

Je veux que mon sonnet, à l’ avenir,

n’ éveille en personne aucun plaisir.

Et que, dans son air méchant, immature,

il sache en même temps, être, ne pas être.

 

Mon verbe antipathique et impur

doit piquer au vif, doit faire souffrir,

tendon de Vénus sous le pédicure,

 

Personne ne s’en souviendra: tir sur le mur,

chien pissant dans le chaos, tandis qu’ Arcturus,

clair énigme, se laisse découvrir.

 

Documentaire

 

        (Trad. Anne-Marie Quint)

 

C’est à l’ Hôtel des Voyageurs qu’il va loger

incognito.

C’est n’est plus lui, , c’est un plus-tard

privé du droit d’utiliser sa ressemblance.

Il ne sort pas pour revoir, il sort pour voir

le temps futur

qui a desséché les acacias

et a élevé des pyramides de fer en poudre

là où une montagne, un clan, un enfant,

ont littéralement disparu

et où surgissent des equipments électroniques.

Il est en train de filmer

son après.

Le profil de la pierre

sans écho.

Les grandes demeures sans langage.

La pensée décharnée.

La nouvelle humanité qui glisse

libre de racines.

Parmi les codes à venir

la nébuleuse de lettres

indéchiffrables dans les écoles:

son nom familier

est un cri de souris

sans cave

dans la netteté du décor

sous-lunaire.

Il enregistre tout en noir et blanc

il écarte l’adjectif de couleur

la chansonnette de la mémoire

l’attendrissement disponible dans sa valise.

La caméra

regarde bien regarde encore

et capte

l’inexistence abyssale

déffinitive/infinie.

 

 

POÈME  QUI  EST ARRIVÉ

 

       (Trad. Ilma Mendes dos Santos)

 

Nul désir en ce dimanche

nul problème en cette vie

le monde s’est arreté soudain

les hommes sont restés silencieux

dimanche sans commencement ni fin.

La main qui écrit ce poème

ne sait pas ce qu’elle écrit

mais il est possible qu’elle s’en moquerait

si elle le savait. 

 

POÉSIE 

            (Trad. Ilda Mendes dos Santos)

 

J’ ai  passé une heure à penser à un vers  

Que ma plume n’a  pas voulu  écrire.

Pourtant, il est là-dedans

et ne veux pas sortir.

Mais la poésie de ce moment

inonde ma vie tout entière.

                                     

 

SECRET  

 

        (Trad.  Ilma Mendes dos Santos)

 

La poésie est  incommunicable.

Reste tort dan ton coin.

N’ aime pas.

 

J’ entends dire qu’il y a une fusillade

à la  portée de notre corps.

Est-ce la révolution? l’ amour?

Ne dis rien.

 

Tout est possible, moi seul impossible.

La mer déborde de poissons.

Il y a des hommes qui marchent dans la mer

comme s’ils marchaient dans la rue.

Ne reconte pas.

 

Suppose qu’ un ange de feu

ait balayé la face de la terre

et que les hommes sacrifiés

aient demandé pardon.

Ne demande rien.

 

 

Extraído de

 

TAVARES-BASTOS, A. D.  La Poésie brésilienne contemporaine.  Antologie réunie, préfacée et traduite par…   Paris: Editions Seghers, 1966.  292 p.   capa dura, sobrecapa.  Ex; col. bibl. Antonio Miranda

 

 

POÈME PATHÉTIQUE

 

Quel est ce bruit dans l'escalier ?
C'est l'amour en train de finir,
c'est l'homme qui a fermé la porte
et s'est pendu au rideau.

 

Quel est ce bruit dans l'escalier ?

C'est Guiomar qui a mis la main sur ses yeux,

et s'est mouchée bruyamment.

C'est la lune immobile sur les assiettes

et les métaux qui luisent sur l'étagère.

 

Quel est ce bruit dans l'escalier ?

C'est un robinet coulant goutte à goutte

et la plainte imperceptible

de quelqu'un qui a perdu au jeu

tandis que la musique

prend un ton plus bas, plus bas.

 

Quel est ce bruit dans l'escalier ?

C'est une vierge avec le trombone,

un enfant avec le tambour

un évêque avec la clochette

et quelqu'un étouffant la rumeur

qui jaillit de mon cœur.

 

«  BREJO  DAS ALMAS »

 

 

 

SECRET

 

La poésie est incommunicable.
Reste là tranquille dans ton coin.
N'aime pas.

 

J'entends dire qu'il y a une fusillade
à la portée de notre corps.
Est-ce la révolution ? l'amour ?
Ne dis rien.

 

Tout est possible, moi seul impossible.
La mer déborde de poissons.
Des hommes marchent sur la mer
Comme s'ils allaient dans la rue.
Ne raconte pas.

 

Figure-toi qu'un ange de feu
ait balayé la face du monde
et les hommes sacrifiés
auraient demandé grâce.
Ne demande rien.

 

(Idem)

 

 

 

L'OUVRIER SUR LA MER

 

Un ouvrier passe dans la rue. Comme il va d'un pas sûr ! Il n'a pas de blouse. Dans le conte, le drame, le discours politique, c'est dans la blouse à l'étoffe grossière qu'est la douleur de l'ouvrier. Dans ses mains calleuses, dans ses grands pieds, dans son inconcevable manque de confort. Il est un homme comme les autres, à peine un peu plus noir que les autres, et avec dans le corps une signification étrange qui porte des desseins et des secrets. Où va-t-il de ce pas si sûr ? Je ne sais pas. La fabrique est restée là-bas. Devant lui c'est la prairie avec quelques arbres, une réclame d'essence américaine, et les fils télégraphiques, les fils, les fils. L'ouvrier n'a pas le temps de réaliser que ces fils portent des messages ; ni ce qu'ils racontent au sujet de la Russie, de l'Araguaya, des Etats-Unis. Il n'écoute pas, à la Chambre des Députés, le « leader » de l'opposition qui vocifère. Mais il poursuit sa marche à travers la prairie et IL fait à peine attention à l'eau qui court, car il va faire chaud sous peu. Où va-t-il, l'ouvrier ?

 

J'aurais eu honte de l'appeler mon frère. Il sait bien qu'il n'est pas, qu'il n'a jamais été mon frère. Que nous ne nous entendrons jamais. Et il me méprise... ou peut-être est-ce moi-même qui me méprise à ses yeux. J'ai honte et envie de le regarder en face. Une fascination m'incite à sauter par la fenêtre, à tomber devant lui, à arrêter sa marche, à l'implorer au moins pour qu'il s'arrête. Main¬tenant il marche sur la mer, précisément sur la mer. Je croyais que cela constituait le privilège de quelques saints et des navires. Mais il n'y a aucune sainteté chez lui et je ne vois ni roue ni hélice dans son corps d'apparence banale. Je sens que la mer a eu peur et l'a laissé passer. Où sont donc nos armées qui n'ont pas empêché le miracle ? Maintenant je vois que l'ouvrier est fatigué et trempé, peut-être pas beaucoup, mais les poissons glissent dans ses mains.

 

 

Le voilà qui se retourne et m'adresse un sourire humide. La pâleur et la confusion sont sur son visage : c'est le soir même qui se décompose. Une minute après, il fera nuit et nous nous trouverons irrémédiablement séparés par les cir-constances atmosphériques, moi sur la terre ferme, lui au milieu de la mer. Le seul agent de liaison entre nous deux, son sourire chaque fois plus froid, traverse la grande masse liquide, se heurte aux méduses, aux formations salines, aux fortifications de la côte, perce à travers tout et vient m'embrasser sur la joue, m'apportant un espoir de compréhension. Oui, qui sait si un jour je ne le comprendrai pas ?

 

« SENTIMENTO DO MUNDO »

 

 

LES ÉPAULES SOULÈVENT LE MONDE

 

 

Il est un temps où l'on ne dit plus : — Mon Dieu.

Temps d'épuration absolue.

Temps où l'on ne dit plus : — Mon amour.

L'amour s'est révélé inutile.

Les yeux ne pleurent pas.

Les mains n'entreprennent que l'âpre travail.

Et le cœur est tari.

 

Les femmes ont beau frapper à ta porte, tu ne l'ouvres pas.
Tu es resté seul, la lumière s'est éteinte,
mais dans l'ombre, tes yeux resplendissent énormes.
Tu n'es que certitude, tu ne peux souffrir davantage.
Tu n'attends rien de tes amis.

Peu importe que la vieillesse approche, qu'est-ce que la
                                                                  vieillesse ?

Tes épaules soulèvent le monde

(moins lourd qu'une main d'enfant).

Les guerres, la faim, les disputes au cœur des maisons

ne prouvent rien si ce n'est que la vie mène son train

et que tout le monde ne s'est pas libéré encore.

D'aucuns ayant trouvé barbare le spectacle

ont préféré (les délicats) mourir.

Il arrive un temps où il est indifférent de mourir.

Il arrive un temps où la vie est un ordre.

Rien que la vie, sans mystification.

 

                                                         (Idem)

 

 

SENTIMENT DU MONDE

 

Je n'ai que deux mains
et le sentiment du monde
mais je suis plein d'esclaves,
mes souvenirs s'échappent
et le corps transige
à la confluence de l'amour.

 

Quand je me redresserai, le ciel
sera déjà ouvert et saccagé,
moi-même je serai mort,
mort mon désir, mort
le marais en désaccord.

 

Mes camarades ne m'avaient pas averti

qu'il y avait une guerre

et qu'il était nécessaire

d'apporter du feu et de la nourriture,

je me sens dispersé,

antérieur aux frontières,

humblement je vous prie

de me pardonner.

Quand les corps auront disparu

je resterai tout seul

à épeler le souvenir

du clocher, de la veuve et de l'homme au microscope
qui habitaient la baraque

et n'ont pas été retrouvés

au point de l'aube,

cette aube

plus nuit que la nuit.

 

                                        (Idem)

 

 

 

LA FLEUR ET LA NAUSÉE

 

Prisonnier de ma classe et de mes costumes
Je m'en vais habillé de blanc dans la rue grise.

Des mélancolies, des marchandises me guettent.
Dois-je poursuivre jusqu'à la nausée ?
Puis-je sans armes me révolter ?

 

Les yeux chassieux vers l'horloge de la tour :
Non, le temps d'entière justice n'est pas venu.
 Le temps est encore aux déchets, aux mauvais poèmes, aux hallucinations et aux attentes.

 

Le temps pauvre, le poète pauvre

se confondent dans la même impasse.

 

En vain j'essaie de m'expliquer, les murs sont sourds.
Sous la peau des mots il y a des chiffres et des codes.
Le soleil réconforte les malades mais ne les guérit pas.
Les choses. Elles sont tristes, les choses considérées sans emphase.

Vomir cet ennui sur la ville.

Quarante ans et aucun problème

résolu, même pas posé.

Aucune lettre envoyée ni reçue.

Tous les hommes rentrent à la maison.

Ils sont moins libres, mais ils emportent les journaux

et épellent le monde, sachant qu'ils le manquent.

Crimes de la terre, comment les pardonner ?

J'ai pris part à plusieurs, j'ai caché beaucoup d'autres.

D'autres m'ont paru beaux et furent publiés.

Crimes de tout repos qui aident à vivre.

Ration quotidienne d'erreurs partagée à la maison.

Les farouches boulangers du mal.

Les farouches laitiers du mal.

 

Mettre le feu à tout, y compris à moi-même.
A l'enfant qu'en 1918 on disait anarchiste.
Mais ma haine c'est le meilleur de moi-même.
Par elle je trouve mon salut
et donne à quelques-uns un minimum d'espoir.

Une fleur est née dans la rue !

Passez au large, tramways, autobus, fleuve d'acier du trafic.

 

Une fleur encore sans éclat
trompe la police, crève l'asphalte.
Faites silence, arrêtez les affaires.
Je vous assure qu'une fleur est née.

 

Ses couleurs ne se montrent pas encore.

Ses pétales ne sont pas ouverts.

Son nom n'est pas dans les livres.

Elle est laide. Mais c'est vraiment une fleur.

 

Je m'assieds sur le sol de la capitale du pays à cinq heures du soir

et frôle lentement de la main cette forme incertaine.
Du côté des montagnes, des nuages massifs s'amoncellent.
Des points blancs se meuvent dans l'air, poules en panique.
Elle est laide. Mais c'est une fleur. Elle a rompu l'asphalte,
          l'ennui, la nausée et la haine.

 

                                               « A ROSA DO POVO »

 

 

AURORE

 

Le poète allait ivre dans le tramway.

Le jour montait derrière les enclos.

Les maisons de joie dormaient toutes tristes.

Les immeubles aussi s'en allaient ivres.

 

Tout était irréparable.

Personne ne savait que le monde allait finir
(seul un enfant s'en aperçut et devint muet)
que le monde allait finir à 7 heures 45.
Dernières pensées ! dernières dépêches !
José, qui savait employer les pronoms,
Hélène, qui aimait les hommes,
Arthur, qui ne disait rien,
tous s'embarquent pour l'éternité.

 

Le poète est ivre, mais
il entend l'appel de l'aube :
Allons-nous tous danser
entre le tramway et l'arbre ?

 

Entre le tramway et l'arbre
dansez, mes frères !
Quoique sans musique
dansez, mes frères !
Les enfants naissent
avec une telle spontanéité.
Qu'il est merveilleux l'amour
(l'amour et autres produits).
Dansez, mes frères !
Après, la mort viendra
comme un sacrement.

 

« BREJO DAS ALMAS » - 1934.

 

 

Página publicada em setembro de 2008; ampliada e republicada em dezembro de 2017.




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