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Sobre Antonio Miranda
 
 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


POÉSIE BRÉSILIENNE EN FRANÇAIS

Coordination de ARICY CURVELLO 

AFONSO FÉLIX DE SOUZA


AFONSO  FÉLIX  DE SOUZA

 


 — Né à Goyaz en 1925.  En 1946, il fonda la revue Agora (Maintenant), avant de rejoindre les jeunes d'Orfeu qu'il dirigea avec Fernando Ferreira de Loanda. Son livre O tunel le montre déjà dégagé de l'influence des poètes de 1920-1930 et le situe nettement parmi les post-modernistes.

 

Bibliographie : O tunel, 1948; O sonho e a esfinge, 1950; O amoroso e a terra, 1953.

 


Aves sem pouso 

Percorro o território do teu corpo

e um ninho, um pouso busca a boca cega

salivando saliências e reentrâncias

que dás e negas, tão cheia de graça,

e és tão cheia de ninhos, só que pairas

em páramos que esboças pelo teto

quando descerro as portas que me trancam

o coração, e o coração já voa

também por outros paramos, por onde

como soltos no espaço nós soltamos

essas aves que em vão buscam um pouso. 

 

Des oiseaux qui ne se posent pas 

Je parcours le territoire de ton corps

et un nid, un lieu de repos cherche la bouche aveugle

en salivant des saillies et des creux

que tu donnes et tu nies, si pleine de grâce,

et tu es si pleine de nids, seulement que tu planes

dans des plaines désertes que tu esquisses par le plafond

quand j’ouvre les portes qui me ferment

le coeur vole

aussi par les autres plaines désertes, par où

comme libres dans l’espace nous libérons

ces oiseaux qui en vain cherchent un lieu de repos. 

 

 

( Da antologia “Poésie du Brésil”, seleção de Lourdes Sarmento, edição Vericuetos, como nº 13 da revista literária francesa  “Chemins Scabreux”, Paris, setembro de 1997.Traduções de Lucilo Varejão, Maria Nilda Miranda Pessoa e outros.)

 

 

 

 

SOUSA, Afonso Félix de.   Memorial do errante.  Poemas.  Rio de Janeiro: Livros de Portugal, 1956.  104 p.  (Poesia Sempre) 11,8x17,5 cm. Retrato do autor por Rossini Perez. Ilustrações de Guima Vieira.  “Afonso Félix de Sousa “

 

 

COEUR VAGABOND

 

Toujours à chercher je l'appelle

du haut de la tour et mes mains

 

qui touchent les champs de mon ciel

plongent dans le vide sans fin

toute ma vie en pêle-mêle

 

La ville coule en bas — déserte

Sur ma tête rêve un corbeau

Si j'ai vécu en pure perte

que le passé pleure ses eaux

mais par deux yeux d'âme verte

 

Et ses yeux vont se faire plumes

d'un oiseau qui vit à chanter

sur une branche entre les brumes

Sans foi mais toujours à chercher

je baigne mon coeur dans ces brumes

 

 

 

APPEL AUX/PASSAGERS DU MÉTRO

 

Passagers qui allez au travail

Passagers qui allez à l'amour

Gardez un peu votre journal

Gardez-vous de vos pensées

Dites-moi mesdames messieurs

où se trouve la rue de Rome

Je viens de loin du fond de l'abîme

que la poésie creusa dans mon âme

mais dans ce sous-sol je me vois perdu

Je veux respirer ô jeunes filles

l'air que respira Mallarmé

0 vous jeunes filles dont les yeux

sont gris et bleus et surtout doux

je vous rends mon coeur mais amenez-moi

à une maison rue de Rome

Si vous avez un autre itinéraire

je vous suivrai où vous voudrez

mais quand vous serez fatiguées

ne bâillez pas à cause de moi

guidez-moi plutôt mesdemoiselles

jusqu'au foyer de Mallarmé

 

Je sais que tout chemin mène à Rome

Mais pour arriver à la rue de Rome

il faut d'abord savoir chanter

 

 

VISITE À LA TOMBE DE BAUDELAIRE

 

Où ton silence chante où dort ta voix protonde

égaré d'un jardin d'amour qui pourrait être

je pense aux fleurs qui font la beauté de ce monde

pour couvrir ton sommeil d'une couronne ô maître

 

Et va comme à son nid mon âme vagabonde

se poser sur les fleurs que les pensées font naître

D'une source je vois jaillir l'eau qui m'inonde

du t'eu volé des dieux d'une étoile à paraître

 

Je vois Les Fleurs du Mal soufflées par ton silence

ceignant les horizons d'une couronne immense

et mon coeur ressuscite et de nouveau se perd

 

Où règne la beauté où la mort est mensonge

je mets toute ma vie et ce qu'elle a d'un songe

ô prince Baudelaire ô fleuve ô flamme ô frère

 

 

 

 

TAVARES-BASTOS, A. D.  La Poésie brésilienne contemporaine.  Antologie réunie, préfacée   et traduite par A, D. Tavares-Bastos.  Paris: Editions Seghers, 1966.  292 p.  14x21,5 cm   capa dura, sobrecapa.  Ex. col. Antonio Miranda  

 

 

 INVENTAIRE DU MATIN

 

Aucun geste ne garde la salure des eaux pourries.
Le peu d'amour sauvé arrose les rues
avec les matières les plus profondes de l'âme.
Rien qui rappelle le corps entre des murs fermés
ou les pensées articulées dans le noir.

Seulement le vent venant de là-bas où dort le plus grand

silence des mers
apportant avec lui les instants des souvenirs clairs
en cristaux de musique
(analgésique).

Ils bougent innocents.

Tout à l'heure des vapeurs d'ennui,

maintenant des gestes et des équivoques

sur des tapis mécaniques.

Ils traînent innocents.

Du sol qu'ils ont foulé volent des fragments d'anges.

Le point du jour aura absorbé les plaintes et les violons,

mais la musique demeure

faite des dépouilles de l'âme renouvelée par la rosée du matin

et de la chaleur des femmes dont nous avons oublié les traits.

« O TUNEL

 

LA SOURCE ET L'ORIGINE

 

Les innocents jouaient avec le matin
lorsque d'énormes oiseaux noirs
survolèrent le paysage.

 

Mois aussi je pouvais m'enfuir

par des chemins pressentis

aux flammes très légères.

Mais clair était le cristal de l'enfance

je reconnus l'étoile des rois mages

et suivis le carrosse de béton.

 

Ils semaient des glaives
dans les cœurs des enfants,
ils multipliaient les drapeaux
et cachaient les aurores.
Au-dessous les roues écrasaient
le Christ et les fleurs.

 

J'essayai encore de m'accrocher à la croix
que le carrosse emportait,

mais elle s'enfonçait dans les millions d'yeux
d'où ma larme coulait.

 

Et rien ne m'entraînerait de retour
à la berge aux eaux tranquilles
qui ont effacé les traces du cœur

en quête île silences et de bien-aimées.

Que le destin du corps

ne s'accomplisse pas

avant d'approfondir les chemins

où les pieds saignaient

sur les pierres et les souvenirs.

 

Le mouvement
ébauchant les heures,

de la haine parmi les bras
et les bouches qui s'aimaient,
des morceaux d'âme saignant,
la participation
— le chant.

 

Pas d'eau coulant de la source,

plutôt des éclairs dans le ciel du matin.

 

Des fils électriques

me faisant communiquer avec des anges
engendrés par l'abîme.

 

Un jour des mains très blanches

briseront les pierres,

et cette lucidité

cette tendresse

les résidus de l'enfance

renaîtront comme des fleurs

dans les ballades d'amour.

 

                                               (Idem)

 

 

 

 

       Página publicada em set. 2008; página ampliada e republicada em maio de 2015; ampliada em novembro de 2017.

 


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