LES NERFS DE LA MÉMOIRE
Poème d’Antonio Miranda
traduit par Oleg Almeida
C’est quand la mémoire m’impose ses conditions
et qu’elle me contredit et recrée les positions
reléguant dans l’oubli tant de dérangements,
débâcles, désolations...
C’est alors que je récupère les petits détails
que je n’ai pas encore aperçus !
Que ces évidences demeurent bien loin de moi !
Je revois ce que je n’ai jamais vu. J’en ai marre !
Je veux prendre donc la tangente,
sauvé par les mains de l’amour qui était unique,
irremplaçable, définitif, et que j’ai déjà oublié.
Aux calendes grecques !
Que mes souvenirs amers, relégués dans l’oubli,
ne reviennent plus me hanter,
qu’ils poussent comme des champignons.
Que ressuscitent les passions qui m’ont embrasé
avant de s’évanouir au milieu
des adversités. Moi, je n’en puis plus :
je voudrais retrouver ce que j’aimais le mieux,
mais ce qui me vient c’est ce que j’ai toujours méprisé.
La mémoire s’oppose à tous mes appels
(elle a des nervures sensibles
qui contredisent ma volonté)
et me rend ce que j’ai déjà ruminé
et rendu maintes fois. |