Illustration de Léo Lobos
AINSI CHEMINE L’HUMANITÉ
Poème d’Antonio Miranda
traduit par Oleg Almeida
« décombres sur décombres »
« réveiller les morts et réparer les ruines »
WALTER BENJAMIN
L’histoire de l’humanité
est une preuve de l’insanité
dont nous portons le poids
sans croire en Dieu ni savoir le pourquoi.
Des myriades d’êtres calcinés
recyclant le mal (éternel),
fertilisant l’hostilité et la rancœur...
Leur pêle-mêle écœure.
L’histoire ne comporte pas d’étapes,
faite plutôt de successives nappes :
décombres des siècles brisés,
matière en train de se décomposer.
Les morts aux yeux écarquillés,
soient-ils putréfiés, liquéfiés,
il faut les réveiller quand même
de leur croupissement suprême.
Anges sans ailes, réduits en poussière,
ils grouillent, resserrés dans leur enfer,
se disputant l’espace, résolus
à fuir le temps qui ne fuit plus :
le temps dépourvu de chronologie,
l’espace étudié par la géologie,
matériel, mobile et transformable – enfin,
ils s’harmonisent dans l’indissolubilité de la fin.
http://www.leshommessansepaules.com/auteur-Antonio_LISBOA_CARVALHO_DE_MIRANDA-817-1-1-0-1.html. Seus dois poemas (Metapoema e Assim caminha a humanidade) acabam de ser publicados numa das maiores revistas literárias da França (Les hommes sans épaules / Os homens sem ombros - é essa a visão que tem o editor dessa revista da turma poética...), ao lado de Mário de Andrade, Murilo Mendes, João Cabral, Ledo Ivo e outros expoentes da poesia brasileira do século XX. Não sei se essa publicação terá algum sucesso comercial, mas garanto que será lida nas universidades francesas!
Oleg Almeida, Brasília/DF, Brasil
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