AGONIE
POÈME D´Antonio Miranda
Illustration de Zenilton de Jesus Gayoso Miranda
traduit en français par Florence Dravet
Je sens que les murs m´oppriment
que les tableaux silencieux
m´observent effrayés
et que les meubles grossissent
dans la pénombre de ma chambre
et mes mains rétrécissent
se retirent inactives
perplexes.
Je suis loin de moi-même
Nuages épais denses
en débandade
vers l´infini.
Vu de l´univers
dans ce lieu de nulle part
je suis de moins en moins
alors que des milliards d´êtres
naissent et fânent
comme des étoiles luisantes
mais intermittentes.
Je perds du poids
et mes cheveux
de plus en plus gris
m´abandonnent
se détachent et fluctuent
errants.
Mes mains ne trouvent
plus rien
au-dessous de la taille.
Je diminue de stature
au niveau du sol
sans résistance aucune
jusqu´à ce que je disparaisse
par l´écoulement de la cuisine
ou par le sablier
de l´existence.
Il est grand temps d´y aller |