| MOI, CONSTANTIN CAVAFY
 D´ALEXANDRIE
 MIRANDA, Antonio.  Moi, Constantin Cavafy d’Alexandrie.  Traduit du portugais par Oleg Almeida.   Brasília, DF, Brésil : poexilio, 2019.     ISBN: 9781686124365  E-book aqui   Constantin Cavafy (Kωνσταντίνος Πέτρου Καβάφης: 1863-1933) naquit  et mourut à Alexandrie, cette ville égyptienne qui le fascinait et le désolait.  Petite et mythique qu’elle était, faisant partie de l’histoire séminale des  peuples méditerranéens. Descendant de Grecs, il vécut face à d’autres cultures  survivantes sous protectorat anglais. Enfant, puis jeune homme, il fit ses  études en Angleterre, et ces années-là furent certainement décisives, malgré  ses différences avec le conservatisme et le moralisme victoriens, pour sa  formation intellectuelle et libérale.En parallèle avec son initiation à la  littérature, il se livra à une vie amoureuse clandestine et désordonnée dont  témoignent divers poèmes extraordinaires qu’il a laissés et qui lui ont  survécu, car il n’avait jamais tenu à les publier de son vivant. Une poésie  tantôt sensuelle, tantôt basée sur des faits historiques, mais toujours écrite  dans un langage concis, libre de rhétorique et maintes fois anti-lyrique,  post-symboliste. Mon propre contact avec la poésie de Cavafy dure depuis plusieurs  décennies, depuis que j’ai adopté la langue espagnole, puisque ma connaissance  du grec ne me rend pas apte à la lecture profitable de ses originaux. Ma  découverte des excellentes versions portugaises de José Paulo Paes n’a eu lieu  que fort récemment. C’est à ce grand traducteur et poète que je dois l’énorme  plaisir d’avoir lu « Konstantinos Kaváfis – Reflexões sobre a poesia e ética »1  (São Paulo: Editora Ática, 1998), rencontré par hasard chez un bouquiniste à  Campo Grande, capitale de l’État Mato Grosso do Sul. Lorsque je les lisais, ces  Réflexions écrites entre 1902 et 1911, dans une chambre d’hôtel, convalescent  d’une maladie inattendue qui venait de m’atteindre, j’ai eu l’idée d’écrire un  long poème et je me suis mis à l’ébaucher avant même de terminer la lecture du  texte. Par chance, je n’avais pas de poèmes de Cavafy sous la main, excepté  quelques fragments contenus dans l’œuvre en question. Jamais je n’ai prétendu imiter le style de l’auteur. Ma seule  intention était celle de transformer les idées et impressions du poète  concernant sa vie et sa poésie en un texte poétique. Un procédé strictement littéraire,  quelque peu risqué. La méthode intertextuelle a été inévitable du fait que  Cavafy conserve, même en prose, son style concis et éminemment poétique, fuyant  aussi bien le ton descriptif que la pure spéculation philosophique. Ses  réflexions conservent le ton confidentiel et poétique du fait que le poète n’a  jamais voulu s’écarter de son œuvre, quoiqu’il se soit demandé lui-même : «  L’Art ne ment-il pas toujours ? Et ne se révèle-t-il pas, à mesure qu’il ment,  encore plus créatif ? » Le créateur et la créature se confondent donc. Ce poème, je l’ai composé en  transe. Sans toutefois assumer le rôle médiumnique qui est hors de mon univers  d’idées. J’ai seulement voulu traduire les réflexions de Cavafy et ma  perception subjective de sa personnalité hardie, admirable et singulière,  laquelle palpite dans ses écrits.  Que mes  paroles ne soient pas vaines.Je suis assez imprudent pour les proférer,
 visant le triomphe de mes idées.
 Même si leur effet n’est pas immédiat.
 « Ce que j’ai dit, ce n’est pas en pure perte que je l’ai dit. »
 C.C. (Campo Grande, Brésil, le 18-19  décembre 2006)     
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